Balades à dos de dromadaire : pourquoi elles sont cruelles et immorales

Posté le par Caroline C

Que vous planifiez un voyage en Égypte, en Jordanie, au Maroc, aux Émirats arabes unis ou ailleurs dans le monde, gardez toujours vos distances avec les balades et treks impliquant des dromadaires.

Utilisés pour soutirer de l’argent aux touristes, les dromadaires (ou chameaux d’Arabie) exploités pour des promenades sont maltraités, menacés, frappés et tués. Les « dresseurs » les maîtrisent en les privant de nourriture, en les attachant, en les marquant au fer rouge et en les inséminant artificiellement. Lorsque vous voyez des dromadaires utilisés lors d’excursions touristiques, rappelez-vous qu’ils sont souvent contraints d’obéir par la violence. Ce que les tour-opérateurs ne vous disent pas sur les balades à dos de dromadaire :

  1. Les dromadaires sont « brisés » psychologiquement jusqu’à ce qu’ils se soumettent

Dans une série de trois articles publiés sur le site de voyage So Morocco, Mohamad El Gasmi le dresseur de dromadaires décrit des techniques de dressage traditionnelles. Le dressage peut commencer dès l’âge de deux ans et demi, explique-t-il, et la première étape consiste à briser l’animal psychologiquement. Les dresseurs dominent généralement les animaux en les frappant, en les faisant tomber au sol et en les immobilisant pendant qu’un autre humain les attache.

  1. Les « dresseurs » affament parfois les dromadaires

Les humains optant pour un dressage traditionnel affament et entravent les dromadaires. Ils les attachent également à un arbre ou à un autre objet, les empêchant de voir d’autres humains, et les privent de nourriture sur des durées prolongées afin de les briser psychologiquement.

  1. Les cordes blessent la bouche et le nez délicat des dromadaires

Les dresseurs font passer des cordes et des bâtons dans le nez sensible des dromadaires en les enfonçant directement dans la peau tendre de leurs narines. Tout cela afin de les diriger sur des circuits touristiques et de les forcer à obéir malgré la douleur. Vous imaginez avoir un bâton de dix centimètres inséré dans le nez ? Ils attachent également leur mâchoire inférieure afin de pouvoir contrôler les mouvements des animaux. Les dromadaires sont connus pour leur mâchoire fragile, et le fait de les attacher avec des cordes leur cause de graves problèmes de santé. Les vidéos d’une balade à dos de dromadaire dans le Sahara postées par des influenceurs et influenceuses montrent des animaux à la mâchoire attachée avec des cordes de manière clairement douloureuse pour eux.

  1. Les dresseurs attachent les pattes des dromadaires

Ils entravent les dromadaires en leur attachant les pattes pour limiter leurs mouvements dans le cadre de leur « dressage ». Selon un guide de dressage des dromadaires des associations Farm Africa et Kenya Network for Draught Animal Technology, « il faut parfois lutter contre un dromadaire récalcitrant pour qu’il obéisse ». Une enquête de PETA Asie sur le marché aux dromadaires de Birqash (le plus grand fournisseur de dromadaires de l’industrie du tourisme égyptienne) montre également des camélidés aux pattes étroitement attachées pour les empêcher de bouger ou de s’enfuir et révèle que certains sont attachés à l’arrière de véhicules et traînés dans la poussière.

  1. Les dromadaires sont frappés avec des bâtons en bois

Dans une vidéo de la BBC présentant des méthodes de dressage, un animal est frappé avec un bâton en bois pour le contraindre à accepter un cavalier. Une enquête de PETA Asie sur les balades à dos de dromadaire en Égypte montre quant à elle des individus violemment frappés avec des bâtons aux testicules et au visage, ce qui leur laisse des plaies sanglantes. Ils ne reçoivent aucuns soins vétérinaires.

  1. Les dresseurs enchaînent et musellent les dromadaires

La chaîne Africanews a révélé dans l’un de ses sujets que les dromadaires sont parfois enchaînés ou muselés lorsqu’ils sont contraints de promener des touristes dans le Sahara, car certains animaux crachent ou mordent de peur. Ce reportage explique qu’un dromadaire atteint sa maturité à six à huit ans mais que des individus de moins de quatre ans et demi sont souvent montés, ce qui impacte leur croissance osseuse.

  1. Des plaies douloureuses non soignées

Des touristes ont signalé avoir vu des dromadaires avec des sangles métalliques placées autour de leur tête pour la tenir bien droite. Ces sangles peuvent causer des plaies douloureuses en raison de la friction ou d’un mauvais ajustement. Des touristes ont également vu des dromadaires être manipulés avec des crochets et des chevilles. À Pétra, en Jordanie, un observateur a vu des dromadaires contraints de travailler avec des plaies ouvertes infestées de mouches. La clinique vétérinaire soutenue par PETA dans cette région a signalé que les dromadaires souffrent souvent de malnutrition, de blessures aux pattes, d’abcès, de problèmes de peau, d’anémie, de douloureuses plaies causées par leur selle et de claudication. Certains sont délibérément coupés avec des lames de rasoir, caillassés ou tasés, et la plupart n’ont jamais vu un vétérinaire. Les ruminants près des pyramides d’Égypte sont quant à eux contraints de promener des touristes alors qu’ils sont blessés ou épuisés.

  1. Les dromadaires sont électrocutés par l’anus pour les forcer à éjaculer pour la reproduction

Dans la nature, les dromadaires vivent en caravane (c’est comme ça que l’on appelle un troupeau de dromadaires) et peuvent choisir quand et avec qui se reproduire. Lorsqu’ils sont exploités par les humains, on les prive de cette opportunité. Les éleveurs ont désormais recours à l’électro-éjaculation pour collecter du sperme et inséminer artificiellement des femelles. Cette procédure douloureuse consiste à restreindre un mâle avec des cordes et à l’électrocuter avec une sonde anale pour le forcer à éjaculer. Selon une étude sur ces procédures, « l’utilisation de l’électro-éjaculation pour la collecte du sperme ne respecte pas le bien-être animal » et peut blesser les dromadaires et les effrayer.

  1. On marque les bébés dromadaires au fer rouge

Les bébés dromadaires sont souvent marqués au fer rouge, ce qui leur cause une douleur intense. D’autres méthodes consistent à tatouer l’intérieur sensible des lèvres des animaux et à leur poser des boucles d’identification.

  1. Les dromadaires sont soumis à un grand stress

Les dromadaires ressentent le stress et la douleur. Le professeur Mohammed El Khasmi de l’Université Hassan II de Casablanca au Maroc, expert éminent du bien-être des dromadaires, aurait déclaré que les recherches ont montré que ces camélidés sont « très sensibles à des facteurs physiologiques comme la privation d’eau et de nourriture, les variables environnementales, les traitements physiques et le stress pathologique ».

  1. Les dromadaires sont tués lorsqu’ils ne sont plus jugés rentables

Il n’y a pas de retraite pour les dromadaires exploités par l’industrie du tourisme. Lorsque leur corps est trop éreinté pour transporter des touristes, ils sont généralement vendus afin d’être tués pour leur chair. Si vous êtes déjà monté(e) sur un dromadaire, il y a de grandes chances qu’il ait déjà été abattu.

  1. Les dromadaires meurent à l’agonie et terrifiés

Dans les abattoirs, les dromadaires sont parfois tués avec une hache ou une barre en métal. Des images filmées en Arabie Saoudite montrent des dromadaires couverts de sang gémissant alors qu’ils sont frappés à plusieurs reprises au visage et au cou. Cette vidéo de Mongolie montre les derniers moments terrifiants de la vie d’un animal exploité pour les promenades touristiques :

  1. Les touristes risquent leur vie et leur santé

On conseille aux voyageurs et voyageuses d’éviter de toucher les dromadaires après que deux personnes sont mortes du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) en Arabie Saoudite. Le MERS est un type de coronavirus présent dans 27 pays à travers l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie du Sud. Il a déjà tué plus de 900 personnes et est principalement transmis aux humains par les dromadaires. Les touristes risquent de contracter des zoonoses en étant à leur contact, mais également de recevoir des coups de pattes, d’être mordus ou de tomber pendant une promenade. C’est aussi l’une des nombreuses raisons d’éviter le lait de dromadaire et les produits en contenant.

  1. Les normes de « bien-être » font peu pour les dromadaires

Peu importe le « bien-être animal » que les fournisseurs prétendent privilégier, il est impossible de monter sur le dos d’un dromadaire sans l’exploiter. Les audits et contrôles n’ont souvent lieu que quelques fois par an et ne contribuent guère à résoudre le problème de la maltraitance. Bien qu’elles soient parfois bien intentionnées, les normes relatives au bien-être des animaux peuvent en fait perpétrer ces mauvais traitements dans le secteur du tourisme en permettant aux propriétaires de dromadaires de poursuivre leur activité du moment qu’ils acceptent d’opérer quelques petits changements.

  1. Des enfants sont impliqués dans la maltraitance des dromadaires

En Égypte, même des enfants ont été vus en train de violemment frapper des camélidés à l’aide de bâtons. La bouche de l’un d’eux s’est mise à écumer, et les autres hurlaient de douleur. Suite à cette enquête, trois personnes ont été arrêtées car elles étaient soupçonnées de torturer des dromadaires au marché aux dromadaires de Birqash, au Caire. Le travail des enfants est également utilisé lors des balades impliquant des animaux à Pétra, en Jordanie.

  1. Monter à dos de dromadaire est spéciste

Nous n’avons tout simplement aucun droit d’exploiter des individus à des fins de divertissement. Les dromadaires sont des individus avec des personnalités uniques : ils saluent leurs amis en leur soufflant au visage, aiment leur famille, ressentent la douleur et la peur tout comme nous, et nous n’avons pas à les exploiter de quelque manière que ce soit. Le fait qu’ils soient d’une autre espère n’autorise pas les humains à les utiliser comme ils l’entendent. Les dromadaires utilisés pour des balades touristiques et autres expériences en Égypte, en Jordanie, au Maroc, à Tenerife, aux Émirats arabes unis et partout dans le monde sont privés de tout ce qui est naturel et important pour eux. Chaque aspect de leur vie est contrôlé par les humains – ils ne peuvent pas courir librement avec leur caravane ou choisir où brouter ou avec qui s’accoupler.

  1. Il y a d’autres façons d’explorer le désert

Avec tant de manières d’explorer le désert, il n’y a absolument aucune raison d’exploiter les dromadaires pour des excursions touristiques. Qu’il s’agisse de partir en expédition dans les dunes en 4×4, en quad ou même en fatbike (pour les plus aventureux et aventureuses), d’apprendre à faire du sandboard ou d’assister à un lever de soleil dans le désert depuis une montgolfière, il existe de nombreuses façons de découvrir les déserts majestueux et de vivre des expériences incroyables sans nuire aux animaux.

Comment aider les dromadaires ?

  • Évitez toutes les balades, visites, séances photo et autres expériences impliquant des dromadaires ou d’autres animaux.
  • Partagez cet article et les vidéos de PETA avec vos proches et dites-leur de ne jamais monter à dos de dromadaire.
  • Quand vous voyez que quelqu’un a posté une photo de promenade à dos de camélidé sur les réseaux sociaux, contactez cette personne pour lui expliquer poliment qu’ils sont frappés et menacés jusqu’à ce qu’ils se soumettent. Montrez-lui les vidéos de PETA et demandez-lui de ne plus jamais monter à dos de dromadaire.
  • Si vous voyez un tour-opérateur qui promeut de telles activités, contactez-les et demandez-leur d’arrêter.
  • Rendez-vous également sur notre page « Appels à l’action » pour nous aider à mettre fin à l’exploitation des chevaux et des dromadaires qui sont maltraités en Égypte pour le tourisme :