Fêtes de Bayonne : la mort et la torture ne sont pas un divertissement

Posté le par Anissa P

Les fêtes de Bayonne célèbraient cette année leurs 90 ans. Pourtant, certains se seraient bien passé d’assister à la fête, comme les taureaux qui ont été torturés et mis à mort vendredi et samedi derniers dans les arènes de la ville. Se divertir ne devrait jamais coûter la vie d’un être sensible, qui ressent la peur et la douleur, et qui tient à sa vie. Voici pourquoi vous ne devriez pas assister aux courses de vaches et aux corridas à Bayonne ni ailleurs :

Ni un art, ni un sport – la mort et la torture ne sont pas un spectacle

Les fêtes de Bayonne s’inspirent des tristement célèbres fêtes de Pampelune, un festival centré autour d’une course de taureaux, mettant à l’honneur l’immaturité et la cruauté de personnes désœuvrées et alcoolisées en quête d’adrénaline. En Espagne comme en France, l’événement est présenté comme une fête joyeuse, durant laquelle les participants testent leur audace – mais il n’y a rien de courageux ni d’amusant à courir devant des vaches et des taureaux terrifiés et stressés par la foule et le bruit.

Migel/Shuttershock.com

 

Cette année, 12 taureaux ont été jetés en pâture à la cruauté humaine dans les arènes pendant les fêtes de Bayonne. Lors d’une corrida, chaque taureau est condamné. Il est poursuivi à cheval et se fait planter des piques et des banderilles dans le dos et le cou, jusqu’à ce qu’il soit exténué et qu’il ait perdu tant de sang qu’il peine à respirer et à se tenir debout. Le matador entre alors en scène pour tenter de l’achever avec une épée – arme volontairement inadaptée pour mettre fin aux souffrances d’un bovin, aussi il n’est pas rare que le « tueur » rate son coup et transperce les poumons à la place du cœur, et le taureau se noie alors dans son propre sang. Certains taureaux sont encore conscients lorsque leurs oreilles et leur queue sont tranchées et brandies en tant que « trophées », avant d’être traînés par des chaînes hors de l’arène. Ensuite, un autre taureau est conduit vers l’arène et le cycle infernal recommence.

Chaque taureau est un individu sensible, sociable et intelligent, qui ressent la peur et la douleur et tient à sa vie comme nous tenons à la nôtre. Malgré cela ils sont torturés et violemment tués pour « divertir » des spectateurs de moins en moins nombreux. Si l’on faisait subir la moitié des sévices que l’on inflige aux taureaux à des chiens, les bourreaux ne seraient pas applaudis mais jugés et incarcérés, à juste titre. Ce serait d’ailleurs le cas si une loi complaisante n’avait pas introduit en 1951 une exception à la l’article 521-1 du Code pénal punissant les actes de cruautés envers les animaux, rompant ainsi avec l’égalité des citoyens devant la loi.

Ne soutenez pas la mise à mort sanglante des taureaux, ni à Bayonne ni ailleurs

Il n’y a rien de courageux à « combattre », avec l’aide de personnes armées de piques et de lames, un animal désespéré et épuisé, rien d’impressionnant à achever un animal mourant, et rien d’amusant ni de divertissant à observer la mise à mort d’un être sensible qui voulait vivre. La corrida n’est pas un combat, c’est une exécution : les taureaux n’ont aucune chance d’y réchapper et ne se sont pas portés volontaires pour être pourchassés, poignardés et massacrés.

Aujourd’hui, les personnes qui s’obstinent à défendre cette pratique cruelle ne sont plus qu’une toute petite minorité, et la tauromachie ne survit plus que sous perfusion des aides publiques et européennes. Bayonne s’enorgueillie d’être la plus ancienne ville taurine française, mais oublie de préciser à ses contribuables que c’est aussi peut-être celle qui dépense le plus d’argent public dans ce spectacle macabre, puisque cette année encore le conseil municipal a décidé de salarier des toreros et d’acheter des taureaux pour un budget prévisionnel de plus de 900 000 €.

Heureusement, une majorité croissante de citoyens s’opposent de plus en plus fortement à la tauromachie – en France, 77 % de la population souhaite que la corrida soit interdite, selon un sondage IFOP de janvier dernier. Se divertir ne devrait jamais coûter la vie d’un être sensible. Nous appelons donc toute personne tentée de participer aux courses ou aux corridas à Bayonne, à passer leur chemin.

Plus de 700 bovins sont massacrés à l’arme blanche chaque année dans les arènes françaises. Il est temps de faire évoluer nos divertissements et de reléguer la boucherie en plein air qu’est la corrida au passé. Si comme la grande majorité des Français vous êtes favorables à son interdiction, écrivez aux maires de Bayonne et des autres villes dites « taurines » de France pour exiger la fin de ces atroces tueries.