Ma journée avec Rémi Gaillard et le ministre de l’écologie

Posté le par Anissa P

Par Isabelle Goetz, chargée de campagnes pour PETA France

Vendredi matin j’ai accompagné Remi Gaillard chez Monsieur le ministre de la Transition écologique et solidaire, François De Rugy. L’humoriste l’avait interpelé sur Twitter quelques semaines plus tôt dès sa nomination et à plusieurs reprises au sujet des ours polaires et des cétacés captifs de la prison aquatique du Marineland d’Antibes, puis au sujet de la chasse, illustrant son propos d’une image éloquente : un renard se faisant fracasser le crâne à coups de pelle lors d’une partie de vénerie sous terre. Tweets auxquels Mr le ministre a répondu en invitant Rémi à le rencontrer.

Débarqué tout droit de sa chaude région la veille, c’est un montpelliérain en Tee-shirt, bermuda et sac à dos que je vis arriver dans les 10 degrés parisiens, au restaurant Le Potager de Charlotte (« Meilleur restaurant Vegan ! » dixit Rémi) où nous avions rendez-vous. « Rémi, tu veux qu’on discute de la réunion de demain ? » « Non, de toutes façons je viens pas à Paris pour prendre un café, je viens chercher une victoire. Demain en sortant de notre réunion, je vais tweeter que De Rugy sort le renard de la liste des nuisibles. Je veux aider les renards. » « Mais Rémi, c’est n’importe quoi. » dis-je en riant.

Jour J, Monsieur le ministre vient nous chercher pour nous recevoir chaleureusement dans son bureau. Rapidement nous abordons l’objet de notre visite : les animaux.

Rappelant ses actions pour la réintroduction des ours, M. le ministre explique tout de même que chaque projet est une procédure souvent longue et qu’il est soucieux de faire les choses « bien ». Rémi comprend vite que la victoire n’est pas encore gagnée et embraye sur l’objet de sa visite, et, sans passer par quatre chemins, déclare : « Je vais être cash avec vous, je veux faire de vous un héro pour les renards : je vais annoncer que vous avez supprimé le renard de la liste des nuisibles. » Face à cet aplomb, François de Rugy amusé et tout sourire ajoute : « Mais vous dites ce que vous voulez, je démentirai dans un communiqué »

Nous suggérons plusieurs autres idées telles que la libération des ours polaires de Marineland et l’interdiction de la reproduction des cétacés en captivité. En guise de réponse, il évoque l’agrandissement éventuel de la taille des bassins, que nous rejetons bien évidement, forts des arguments suivants : une prison plus grande ne permettrait pas aux cétacés d’assouvir leurs besoins primaires de parcourir des centaines de kilomètres, y compris de pouvoir atteindre des profondeurs inexistantes en milieu artificiel, de chasser leur propre nourriture et de choisir leur propre partenaire. 

Monsieur le ministre mentionne la lettre ouverte de Jean-Michel Cousteau à ce sujet et promet de s’engager dans le sens de l’interdiction de la reproduction des cétacés captifs, et de proposer un arrêté mieux rédigé que le précédent et qui ne pourra donc pas être cassé en Conseil d’État.

Rémi insiste : « Si ça se trouve, demain vous êtes remplacé et chacun se refile le dossier et au final personne ne fait rien. Le renard c’est pas possible, alors dites-moi avec quelle victoire on repart aujourd’hui ? » Amusé, François de Rugy répond « ce n’est pas un QCM ».

Alors que nous évoquons les fréquents accidents de chasse, Rémi prend son téléphone et enregistre cette fameuse vidéo qui fait le tour des réseaux sociaux et de la presse depuis vendredi matin.

Nous terminons cet entretien et la rumeur d’une victoire pour les renards est lancée sur Twitter, puis reprise par certains médias : malgré le démenti du ministre. Encore une véritable pagaille semée par le roi du prank qui est ravi d’avoir fait parler des animaux !

En espérant que M. le Ministre s’engage rapidement sur le terrain des cétacés comme il nous a confié en avoir l’intention. 

Rappelons que Rémi a déjà obtenu le transfert des ours du zoo de Dunkerque vers un sanctuaire et qu’avec PETA, il demande que les orques détenues à Marineland soient également transférées dans des sanctuaires marins où elles pourront vivre en semi-liberté tout en continuant de recevoir les soins nécessaires.

Mais il est urgent de faire interdire la reproduction des cétacés en captivité, pour éviter que de nouvelles générations d’orques ne souffrent, elles-aussi, de toute une vie dans un bassin en béton.

Chacun peut agir : signez notre pétition en moins de 2 minutes !