Paris Fashion Week : la fourrure propage des pandémies

Posté le par Marie J

En ce premier jour de la Fashion Week de Paris, des militantes de PETA ont posé en manteaux de fourrure et masques à gaz devant la pyramide du Louvre pour rappeler que l’exploitation des animaux pour leur peau est dangereuse : « fourrure : mode toxique » et « les élevages de fourrure propagent des pandémies ».

91 % des Français sont opposés au commerce de la fourrure et de nombreuses célébrités se mobilisent, telles que Sophie Marceau, Lolita Lempicka ou Hélène de Fougerolles, qui ont écrit à la ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, Barbara Pompili, pour l’appeler à une fermeture urgente des élevages à fourrure.

Mais alors que la crise sanitaire de la COVID-19 a poussé les Pays-Bas a accélérer la fermeture définitive de tous leurs élevages producteurs de fourrure et que la Fashion Week de Stockholm a décidé de bannir la fourrure et tous les cuirs de ses podiums, quelques créateurs et enseignes de mode rétrogrades continuent d’utiliser cette matière cruelle pour les animaux et néfaste à l’environnement et à la santé humaine.

Dangers pour l’environnement

L’industrie de la fourrure ne se contente pas de faire vivre un enfer aux animaux avant de leur arracher la peau – elle est également préjudiciable à la planète. Il n’y a rien de « naturel » dans le fait de porter de la fourrure, et, à chaque étape de sa production, la fourrure nuit à la planète. Pour éviter le phénomène de putréfaction qui démarre avec la mort des animaux, les producteurs les aspergent d’un cocktail de produits chimiques dangereux comme le formaldéhyde et le chrome. La Banque Mondiale a même classé l’industrie de la fourrure comme une des pires au monde à cause de la pollution aux métaux toxiques qu’elle provoque.

Une étude portant sur les élevages de visons en Europe a déterminé l’impact de la production de fourrure sur 18 problèmes environnementaux différents, tels que la crise climatique, la pollution à l’ozone et l’utilisation de l’eau et des sols. Pour 17 de ces 18 problèmes, la fourrure s’est avérée être bien plus nocive que toute autre matière.

Jo-Anne McArthur

La production d’un kilogramme de fourrure a un facteur d’équivalence en dioxyde de carbone (CO2e) d’environ 130 à 140 kilogrammes, contre environ 6 à 7 kilogrammes de CO2e pour un kilogramme de fausse fourrure.

Un terrain propice aux maladies

Les élevages d’animaux à fourrure insalubres, remplis de visons malades, stressés et blessés, sont des foyers de maladies, et des installations aux Pays-Bas, en Espagne, au Danemark et aux États-Unis ont vu apparaître des foyers de COVID-19. La situation est devenue si grave que le Parlement néerlandais a voté la fermeture des derniers élevages à fourrure du pays cette année.

Le SRAS et le nouveau coronavirus ont infecté pour la première fois des humains qui sont entrés en contact étroit avec des animaux sauvages en captivité sur des marchés d’animaux vivants – qui représentent un risque pour la santé publique similaire à celui posé par les élevages de fourrure.

Comme dans le cas des marchés d’animaux vivants, dans les élevages pour la fourrure les animaux sont confinés dans des cages grillagées exiguës et adjacentes, ce qui facilite la propagation des maladies infectieuses par le biais des urines, des excréments, de pus et de sang. Les animaux souffrant d’infections, de plaies, de fièvres et de blessures ouvertes causées par le sol grillagé sur lequel ils se tiennent sont monnaie courante. Les éleveurs et ceux qui manipulent les animaux dans ces exploitations sont parmi ceux qui souffrent le plus souvent de la tularémie, une maladie bactérienne zoonotique.

Les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis avertissent qu’environ 75 % des maladies infectieuses récemment apparues chez l’être humain proviennent d’autres animaux.

Un cauchemar pour les animaux

Les nombreuses enquêtes menées dans les élevages d’animaux à fourrure dans de nombreux pays producteurs de fourrure ont toutes révélé leur lot d’atrocités : des animaux élevés sélectivement pour atteindre un poids énorme, d’autres aux yeux infectés, des pattes blessées par les barreaux métalliques de leur cage insalubre, des membres arrachés et purulents, des plaies béantes laissées sans traitement ; des petits qui partagent leur cage avec le cadavre de leur mère en putréfaction ; et des animaux dont le comportement névrotique témoigne de l’importance des dégâts psychologiques qu’ils subissent.

A la fin de cette misérable vie, ils sont ensuite tués de manière abominable, notamment par empoisonnement, gazage, noyade ou même écorchés vif. Les humains n’ont pas le droit de disposer ainsi de la vie d’individus sensibles, sociaux et intelligents.

Laissons leur peau aux animaux

Les violences que subissent les lapins, visons, renards et même les chiens et les chats massacrés pour la fourrure n’ont rien d’élégant. À l’heure où les consommateurs se détournent de cette matière cruelle, il est temps que la Fashion Week de Paris reflète cette importante transition vers une mode éthique, respectueuse des animaux et ne mettant pas en danger la santé publique. Avec la quantité de fausses fourrures de qualité disponibles aujourd’hui, il est plus facile que jamais d’avoir un look qui tue pour lequel personne n’a été tué.

Engagez-vous dès maintenant à ne jamais porter ni acheter de fourrure, encouragez votre entourage à faire de même, et rejoignez-nous également en demandant au gouvernement d’interdire la production de fourrure animale en France :