Poursuites pénales pour l’utilisation de la cravache lors de courses hippiques

Posté le par Marie J

Plus tôt cette semaine, PETA Australie a déposé plainte devant le tribunal d’instance de Tasmanie, alléguant que le fouettage des chevaux sur les hippodromes de Tasmanie contrevient aux lois de l’état sur le bien-être animal.

Fouetter un cheval, une pratique cruelle mais autorisée en Australie

En Australie, l’utilisation de cravaches dans les courses de chevaux est essentiellement autorégulée par l’industrie. Les règles australiennes des courses autorisent les jockeys à fouetter les chevaux jusqu’à cinq fois avant les 100 derniers mètres d’une course et un nombre illimité de fois dans la dernière ligne droite. Pourtant, en vertu de la loi sur le bien-être animal de la Tasmanie, battre un animal et lui causer une douleur ou des souffrances déraisonnables et injustifiables sont des crimes.

PETA Australie et la Coalition pour la protection des chevaux de course (CPR) ont rencontré le responsable du bien-être animal de Tasracing, l’autorité des courses de Tasmanie, il y a plus d’un an, pour exprimer leur préoccupation concernant l’utilisation de cravaches, offrir leur soutien pour aider à mettre en œuvre des changements et souligner que le fait de fouetter les chevaux contrevient à la loi anti-cruauté de l’état.

PETA Australie et d’autres groupes de protection animale – dont World Animal Protection, CPR et Animal Liberation NSW – ont également co-signé une lettre à Tasracing demandant une réunion pour discuter des problèmes et voir s’il y avait une voie à suivre. L’avocat du groupe a ensuite rencontré en personne le PDG de Tasracing, Paul Eriksson, mais celui-ci a refusé de communiquer davantage et les a informés que Tasracing n’avait pas l’intention d’envisager d’interdire ou de restreindre l’utilisation de cravaches. Confrontée à une violation continue et généralisée des lois sur le bien-être animal, PETA Australie a choisi d’engager des poursuites privées.

Souffrances et risques de blessures mortelles accrus

En juilet, la British Horse Racing Association a ouvert une consultation sur l’utilisation de la cravache, après qu’une étude australienne a montré que celle-ci est inefficace et cause de la douleur aux chevaux.

Une autre étude sur les fractures des pattes chez les chevaux dans les hippodromes britanniques a révélé que les animaux qui avaient été cravachés au cours des 10 dernières secondes d’une course étaient plus susceptibles de subir une fracture mortelle.

Vers la fin de la maltraitance des chevaux ?

Aux États-Unis, l’état du New Jersey a interdit tout usage de la cravache visant à inciter les pur-sang à courir plus vite, et la Californie et le Kentucky ont restreint l’utilisation de la cravache. En 1982, la Norvège en a interdit l’utilisation, sauf pour des raisons de sécurité, et en 2009, elle a interdit totalement la présence de cravaches pour les chevaux ayant trois ans ou plus.

En France aussi, les règles relatives à l’utilisation de cravaches sont également déterminées par l’industrie elle-même. En 2019, France Galop – la société mère qui organise les courses en plat et en obstacle – a fait passer de six à cinq le nombre de coups autorisés. Cinq coups de cravache de trop pour les chevaux. L’année dernière, un jockey a été condamné pour avoir cravaché un cheval à mort à l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer. L’animal, poussé à bout, s’était effondré avant de succomber. Malgré cela, le jockey pourra reprendre son activité à l’issue de cinq ans.

Cravacher un cheval sans relâche jusqu’à la ligne d’arrivée dans une course à laquelle il est contraint de participer est injustifiable. N’assistez pas à de tels événements et allez plus loin en demandant au Comité international olympique d’interdire toutes les épreuves équestres :