Des prêtres catholiques implorent le pape François de couper les liens entre l’Église et la corrida

Le 02/10/2023

Des prêtres catholiques implorent le pape François de couper les liens entre l’Église et la corrida

Vatican – Trois prêtres catholiques français, britannique et canadien se sont joints à PETA Royaume-Uni pour demander au pape François de couper les liens entre l’Église et la corrida dans la suite de son encyclique Laudato si’, dont la publication est prévue le jour de la Saint François (le 4 octobre). Les prêtres ont adressé une lettre à Sa Sainteté afin d’attirer son attention sur le fait que « la torture et l’abattage violent » des taureaux sont contraires aux enseignements du Christ ainsi qu’aux principes de respect et de miséricorde du pape.

« Dans les arènes, les animaux sont nargués, effrayés, ridiculisés, poignardés à répétition et enfin tués pour le divertissement d’une petite minorité. Ces spectacles causent une souffrance et une douleur colossales et sont en contraste saisissant avec le message d’amour et de compassion que le Christ nous enseigne, » écrivent les prêtres. « En condamnant la torture et le massacre violent de taureaux innocents (et tout particulièrement son association avec la foi catholique), de nombreux animaux seront épargnés et les disciples fidèles du Christ auront une direction afin d’aligner leurs actions avec le message compatissant de l’Évangile. »

PETA relève que dans son encyclique de 2015, le pape François déclarait que « toute cruauté sur une quelconque créature est contraire à la dignité humaine ». Il y a près de 500 ans, le pape Pie V condamnait les corridas, « ces sanglants et honteux spectacles dignes des démons et non des hommes » et « contraires à la piété et à la charité chrétiennes » et interdisait aux catholiques d’y assister sous peine d’excommunication. L’interdiction concerne toujours les membres du clergé et les corridas qui prennent place le jour de fêtes religieuses.

Bien que la proscription papale soit toujours en vigueur, elle n’est pas appliquée et des corridas sont toujours tenues en l’honneur de saints ou au cours de fêtes catholiques, et des prêtres bénissent même ces événements ignobles. PETA demande au pape d’honorer son homonyme Saint François, patron des animaux, en appliquant cette interdiction et en demandant la fin de ces combats cruels, violents et meurtriers. Plus de 114 000 sympathisants, y compris de nombreux catholiques, ont signé les pétitions des entités PETA encourageant le pape à interdire la torture des taureaux.

Lors de ces exécutions ritualisées, le taureau terrifié est poursuivi à travers l’arène jusqu’à l’épuisement. Un individu sur un cheval dont les yeux sont bandés lui enfonce ensuite une lance afin de le faire saigner et de l’affaiblir tandis que d’autres personnes lui plantent des banderilles (des lances avec une pointe de harpon) dans le haut du dos, lui infligeant une douleur aiguë à chaque fois qu’il tourne la tête. Lorsque la perte de sang a tellement affaibli le taureau qu’il ne peut plus se défendre, le matador (littéralement « tueur ») tente de l’achever en lui poignardant le cœur ou les poumons avec une épée. S’il met trop de temps à succomber, le matador lui tranche la moelle épinière avec un poignard ou une autre arme. Il peut ensuite couper les oreilles ou la queue du taureau en guise de trophée, parfois même alors que l’animal est encore conscient. Des milliers de taureaux sont tués de cette manière chaque année.

PETA, dont la devise dit notamment que « les animaux ne nous appartiennent pas et [que] nous n’avons pas à les utiliser pour notre nourriture » s’oppose au spécisme, l’idéologie postulant une fausse supériorité de l’humain sur les autres animaux. Pour plus d’informations, rendez-vous sur PETAFrance.com ou suivez les dernières actualités de l’association sur FacebookX (anciennement Twitter) ou Instagram.

Contact :

Anissa Putois ; [email protected]

 

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