Des ânes à Santorin (Grèce) utilisés comme taxis : agissez maintenant !

Posté le par Cyril E

Une enquête de terrain publiée par PETA Allemagne dévoile les conditions horribles que subissent quelques 100 ânes et mules jour après jour, sur l’île grecque touristique de Santorin. Ils portent de lourdes charges, ne bénéficient de presque aucun abri contre les rayons ardents du soleil méditerranéen et n’ont pas d’accès à l’eau. Ils souffrent de nombreuses blessures et éraflures provoquées par la sellerie mal ajustée et usée.

Les révélations de PETA narrées par la chanteuse Nili Hadida – qui est revenue choquée d’un séjour à Santorin en août dernier, après avoir été témoin de ces cruautés – dévoilent le quotidien pénible de ces animaux exploités.

 

Pas d’eau, pas d’ombre

Les ânes et les mules sont exploités comme s’ils étaient des taxis pour transporter des touristes et gravir plus de 500 marches jusqu’à la vieille ville de Firá, bien qu’un téléphérique soit en service depuis des décennies, non loin. Les propriétaires et les autorités locales s’accrochent encore à une supposée « tradition » qui consisterait à monter des ânes, bien que la façon dont ils sont traités contrevienne apparemment aux lois grecques sur le bien-être animal.

« Santorin doit interdire les trajets à dos d’âne », déclare la chanteuse Nili Hadida du groupe Lilly Wood & The Prick. « Ces maltraitances sont inacceptables, et je me joins à PETA pour demander à tous les touristes de refuser de soutenir cette ‘attraction’ en choisissant d’emprunter le téléphérique pour rejoindre la vieille ville. Des animaux malades et blessés, dont certaines femelles sont enceintes, doivent être retirés de ces trajets immédiatement et un sanctuaire doit être créé pour eux. »

Les animaux sont attachés durant des heures à un mur ou à une rampe sans accès à l’eau.

Des animaux cherchent désespérément un coin d’ombre.

Selon ces lois, les animaux doivent avoir accès à l’eau et avoir accès à une protection contre les aléas climatiques. Malgré cela, nombreux sont les animaux utilisés pour le transport qui restent attachés à un mur ou à une rampe pendant plusieurs heures sous le soleil de plomb estival, sans aucun accès à l’eau. Certains animaux tentent désespérément de trouver un abri à l’ombre. Ces conditions d’exploitation sont apparemment illégales, mais tolérées par les autorités.

Forcés d’accomplir un travail éreintant, sept jours par semaine

Les animaux sont souvent contraints d’accomplir la montée et la descente éreintantes des marches, quatre à cinq fois par jour. Selon les recommandations vétérinaires sur le bien-être animal, les animaux ne devraient pas porter plus de 20 % de leur poids corporel, soit environ 50 kilogrammes. Mais les propriétaires guidés par le profit autorisent souvent des passagers plus lourds, faisant supporter une importante pression au dos et aux articulations des animaux. Cela a de graves conséquences pour les ânes. S’ils deviennent trop faibles pour continuer leur « travail », ils sont souvent abandonnés et livrés à eux-mêmes, et donc à la mort.

Les ânes sont contraints de porter des charges supérieures à la masse maximale recommandée, ce qui accroît la pression sur le dos et les articulations des animaux.

Les animaux sont souvent utilisés pour transporter d’énormes sacs d’ordures.

La plupart des touristes qui les montent ne semblent pas savoir s’y prendre, et certains les manipulent de façon inhumaine. Certains ont été vu en train d’enfoncer leurs talons dans les côtes des animaux. Lorsque les animaux s’arrêtent sur les marches, les propriétaires utilisent des bâtons ou des fouets pour les faire avancer. Dans un cas, l’un des conducteurs a tiré violemment sur les rênes, puis l’a battu sans pitié avec un bâton.

Des blessures douloureuses laissées sans soin

Nombre d’animaux sont victimes de blessures profondes et d’éraflures dues à des selleries mal ajustées, en particulier autour de la sangle de selle. Parce qu’elles sont continuellement irritées par la selle, les blessures profondes ne peuvent pas cicatriser correctement, conduisant à une douleur qui dure. De plus, les témoins ont observé des blessures non traitées couvertes de mouches sur la tête de certains animaux. Plutôt que d’être traités pour leurs blessures, ils sont forcés de continuer à travailler par des propriétaires qui placent visiblement le profit au-dessus du bien-être animal.

Les ânes et les mules entretiennent souvent des blessures au niveau de leur abdomen, à cause des équipements mal ajustés et usés.

Les blessures des animaux grouillaient de mouches.

Même pendant la nuit, certains ânes de Santorin ne connaissent pas de répit : ils sont forcés de transporter de lourds sacs d’ordures. Souvent, ils semblent surchargés, une situation que les autorités pensaient n’être qu’une exception.

L’exploitation des ânes et des autres animaux pour de telles « balades » conduit inévitablement à leur souffrance, et doit cesser.

L’expert renommé des chevaux et auteur d’ouvrages spécialisés Ingold Bender a évalué les problèmes de bien-être animal liés à l’exploitation des animaux montés pour le transport, comme ceux de Santorin. Il condamne l’utilisation d’équipements qui infligent des blessures évitables et considère qu’utiliser des animaux pendant des heures et des heures sans leur fournir de nourriture et d’eau est une « grave violation au bien-être animal ».

Ce que vous pouvez faire

Merci de signer notre appel au ministre grec du Tourisme et au maire de Firá.

Dans de nombreuses attractions touristiques, des animaux sont maltraités pour faire davantage de profits. Les personnes bienveillantes doivent éviter ce genre d’attractions, comme les balades à dos d’éléphants ou de chameau, les spectacles impliquant des animaux et les séances de photos aux côtés d’animaux sauvages.

Si l’on vous demande de participer à des activités qui impliquent l’exploitation des animaux pendant vos vacances, dites aux organisateurs que vous refusez d’y prendre part car vous vous souciez du bien-être des animaux, et demandez-leur de cesser de proposer de telles activités dans le futur.