Des chevaux mutilés pour des publicités de la bière Budweiser

Posté le par Marie J

Mise à jour (20 septembre 2023) :

Après l’action de milliers de sympathisants de PETA, Anheuser-Busch InBev a annoncé qu’elle mettait fin à l’amputation de la queue des Clydesdales Budweiser !

Publication originale (10 février 2023)

Lorsque le nom « Budweiser » est mentionné, la bière fraîche et les barbecues d’été ne manquent pas de venir à l’esprit. Mais qu’en est-il des Clydesdales de Budweiser ?

Les Clydesdales Budweiser sont une équipe de chevaux exploitée pour des promotions et des publicités, souvent diffusées pendant le Super Bowl, par Anheuser-Busch Companies, la société mère de Budweiser.

Une nouvelle enquête de PETA États-Unis est entrée dans les coulisses des célèbres publicités du Super Bowl et a mis en évidence la mutilation de chevaux.

Une enquête d’infiltration

PETA États-Unis s’est infiltré au Warm Springs Ranch dans le Missouri (l’établissement d’élevage officiel des Clydesdales de Budweiser), a visité la Grant’s Farm (où les chevaux sont entraînés) et s’est entretenu avec des soigneurs qui voyagent avec des équipes de chevaux adultes pour des événements et des parades. Le groupe a découvert que les queues des chevaux sont amputées pour que les célèbres Clydesdales aient une certaine allure lorsqu’ils tirent le chariot.

Les chevaux ont besoin de leur queue

Les Clydesdales, comme tous les chevaux, ont besoin de leur queue pour se protéger des insectes qui les attaquent, notamment ceux qui sont porteurs du virus du Nil occidental ou d’autres agents pathogènes. Leur queue est également importante pour l’équilibre, la mobilité et la communication :

La queue soutient et facilite la défense contre les insectes, le confort, le bien-être, la reproduction et la prévention des maladies. Priver un cheval de sa queue est un acte violent et inhumain. L’amputation de la queue entraîne une altération de l’équilibre tout au long de la vie, lorsque le cheval court et tourne à grande vitesse. C’est un acte de maltraitance animale et médicalement indigne que de priver un cheval de sa queue, sauf en cas de nécessité médicale.

– Sid Gustafson, vétérinaire équin

L’amputation de la queue d’un cheval (communément appelée « caudectomie ») est si cruelle que cette procédure esthétique inutile est illégale dans de nombreux pays, comme la France, la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.

Amputation au scalpel ou au moyen de bandes empêchant la circulation du sang

L’amputation de la queue implique ce qu’un vétérinaire équin appelle un « abus chirurgical ». Lorsque les Clydesdales de Budweiser sont encore des poulains, leurs queues, qui font partie de leur colonne vertébrale, sont totalement ou partiellement amputés, soit à l’aide d’un scalpel, soit en mettant une bande autour de la queue pour arrêter la circulation sanguine jusqu’à ce que la queue tombe.

Selon les experts vétérinaires, les deux procédures sont très douloureuses et la méthode de la bande est particulièrement atroce. La souffrance causée par l’amputation de la queue peut persister pendant toute la vie du cheval, comme le souligne un article publié en 2018 dans Scientific American :

De nombreuses personnes qui élèvent des chevaux de trait participent à la pratique brutale de l’écourtage de la queue, qui consiste à couper les os de la queue du cheval, principalement pour des raisons esthétiques. Nos travaux montrent que la queue d’un cheval n’est pas seulement un ornement. C’est leur principale ligne de défense contre les insectes piqueurs.

Regardez ces Clydesdales en détresse constante, incapables de se protéger des insectes :

Déclarations trompeuses

Certains des représentants de Budweiser induisent le public en erreur sur ce qui est fait à ces chevaux. Le personnel du Warm Springs Ranch prétend qu’il ne fait que « tirer » les queues – ce qui signifie qu’il les amincit en enroulant les crins autour d’un peigne et en les retirant – afin de les garder propres pendant la reproduction et la mise bas. Lors d’une parade à Annapolis, dans le Maryland (États-Unis), où les chevaux faisaient une apparition, un responsable de Clydesdale a nié que les queues des chevaux soient amputés.

Premier palefrenier de Budweiser : « S’ils sont longs, ils peuvent accrocher la ligne… c’est une question de sécurité. »

Enquêteur : « Est-ce qu’on leur écourte la queue ? »

Premier palefrenier de Budweiser : « Non, on ne fait que les tailler chaque semaine. Ils ont toujours leur queue, c’est juste qu’on coupe les crins. »

Enquêteur : « Oh, donc ce sont toujours, genre, des queues entières, elles sont juste attachées ? »

Premier palefrenier de Budweiser : « Ouaip. »

Mais d’autres représentants, dont un guide touristique à Grant’s Farm, ont révélé la vérité :

Oui, elles sont coupées très tôt. Je le sais. Et c’est pour des raisons d’hygiène. C’est aussi quand ils sont préparés ici, ils en font un chignon et mettent ce nœud dessus. Et c’est juste pour qu’ils ne s’emmêlent pas dans les rênes et tout, donc ils coupent la queue, sinon elles iraient jusqu’au sol.

Un autre soigneur de Clydesdale lors de la parade d’Annapolis a également déclaré à un enquêteur de PETA États-Unis que les queues des chevaux étaient enlevées :

Enquêteur : « Elles sont écourtées ? »

Deuxième palefrenier de Budweiser : « Oui… Je ne sais pas exactement quand Budweiser le fait, mais c’est généralement quand ils sont assez jeunes. »

Les excuses de « sécurité » ne sont que du vent

Les prétendues raisons de « sécurité » pour ces sévices ne tiennent pas la route. Tresser les crins de la queue des chevaux, puis l’envelopper dans un bandage, comme cela se fait fréquemment lors du transport des chevaux, l’empêcherait de se prendre dans l’attelage du wagon :

Cette pratique est née de la paresse humaine. Il était plus facile pour les gens qui ne se souciaient pas des animaux de couper la queue de leurs chevaux de trait, leur infligeant ainsi une altération à vie de leur comportement normal, plutôt que de prendre le temps de tresser ou d’attacher les queues et d’utiliser le bon harnachement, comme le font les gens sensibles aux animaux. Tous les problèmes perçus par les humains concernant les queues des chevaux d’attelage peuvent être gérés de manière adéquate, humaine et efficace. Les chevaux dont la queue est intacte ne posent aucun problème de sécurité.

– Sid Gustafson, vétérinaire équin

Rejoignez la campagne

PETA États-Unis a contacté Anheuser-Busch et a insisté pour que la société cesse immédiatement d’utiliser des chevaux amputés de la queue. Mais personne n’a pris la peine de répondre.

C’est pourquoi, juste à temps pour le Super Bowl, PETA États-Unis a lancé sa propre publicité avec des Clydesdales…

… et son propre panneau d’affichage :

Budweiser doit immédiatement cesser d’utiliser des chevaux mutilés. Envoyez un message à la société dès maintenant :