Le soja est-il mauvais pour la planète ?

Les cultivateurs de soja sont soupçonnés de déclencher des incendies dans la forêt amazonienne et ailleurs pour défricher la terre et accroître leurs cultures, mais le tofu et le lait de soja ne sont toutefois pas le problème. Le véritable coupable est l’élevage.

Le Brésil est le premier exportateur mondial de soja. Toutefois, seule une partie de ces cultures est consommée par les humains. En 2017, le Brésil a produit 14,7 millions de tonnes de farine de soja pour son marché intérieur, et plus de 90 % de cette production a servi à nourrir les animaux dans les industries de la viande et du lait.

Le Brésil est également le premier exportateur mondial de viande bovine. Les zones incendiées de la forêt tropicale sont transformées en pâturages destinés à l’élevage de vaches violemment abattues. Chaque jour, de plus en plus de terrain disparaît au profit de cultures de soja servant à nourrir les vaches, mais aussi d’autres animaux d’élevage.

La France est coupable, elle aussi

La France est le huitième importateur mondial de soja brésilien. En 2018, le pays a importé environ 2,8 millions de tonnes de tourteaux de soja pour l’alimentation animale, principalement des OGM en provenance du Brésil. Selon un rapport de Greenpeace, 87 % du soja importé dans l’UE est destiné à l’alimentation animale. Une analyse menée par l’Union européenne elle-même a conclu que 47 % de la déforestation imputable à ses importations est le seul fait de ses importations de soja.

« Avec près de 33 millions de tonnes de soja (sous toutes ses formes) importées chaque année, l’Union européenne (UE) est le deuxième importateur mondial de soja, derrière la Chine. Cette dépendance est imputable à l’élevage industriel : 87 % du soja utilisé dans l’UE est destiné à l’alimentation animale. Si une partie de la production européenne de viande et de produits laitiers est exportée, la plupart reste dans nos frontières pour satisfaire notre appétit insatiable. En Europe de l’Ouest, une personne consomme en moyenne 85 kg de viande et 260 kg de lait (ou produits laitiers équivalents) chaque année – soit plus du double de la moyenne mondiale. » – Rapport « Mordue de viande, l’Europe alimente la crise climatique par son addiction au soja » juin 2019, Greenpeace France

En France, plus de 80 % des surfaces utilisées pour la culture du soja en 2019 sont en agriculture conventionnelle et ce soja est très largement destiné à l’alimentation animale (entre 65 et 85 % selon les chiffres). Au contraire, la production de soja biologique, ne représentant que 17 % des surfaces, est majoritairement utilisée pour l’alimentation humaine.

Jo-Anne McArthur / We Animals

Comment agir ?

Beaucoup d’entre nous se sentent impuissants face à la destruction de l’environnement – mais il y a de l’espoir. Selon des chercheurs de l’université d’Oxford, devenir végan pourrait réduire jusqu’à 73 % l’empreinte carbone de notre alimentation, soit une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre. En mangeant végan, nous réduisons également notre empreinte hydrique de près de 60 %.

Alors que nous commençons à observer les effets alarmant de la crise climatique sur notre vie quotidienne, il n’a jamais été aussi vital de mener une vie faite de compassion.

Devenir végan ou regarder le monde brûler – c’est aussi simple que cela

Les Nations Unies appellent à des changements urgents et sans précédent, y compris dans notre alimentation, pour limiter les dégâts catastrophiques engendrés par le changement climatique. Soyez du bon côté de l’histoire : devenez végan dès aujourd’hui.