Un « savant fou » à l’AG de Sanofi : l’entreprise ciblée au sujet des tests de quasi-noyade par son nouvel actionnaire, PETA États-Unis

Le 30 avril 2024

Un « savant fou » à l’AG de Sanofi : l’entreprise ciblée au sujet des tests de quasi-noyade par son nouvel actionnaire, PETA États-Unis

Aujourd’hui, durant l’assemblée annuelle de Sanofi, géant français de l’industrie pharmaceutique, un « savant fou » vêtu d’une blouse de laboratoire a reproduit les tests à la fois cruels et inutiles de quasi-noyade dans le hall du Palais des Congrès à Paris en plongeant des rats en peluche dans des béchers d’eau.

Thomas Saidi

Des photos de l’action sont disponibles ici et ici [crédit : Thomas Saidi].

La manifestation faisait écho à une question d’actionnaire soumise par PETA États-Unis en amont de l’AG, appelant le producteur de médicaments à cesser d’utiliser et de financer les tests de quasi-noyade, largement discrédités, comme de nombreuses grandes entreprises pharmaceutiques l’ont déjà fait – dont Pfizer, GSK, Bristol-Myers Squibb, Johnson & Johnson, AbbVie, Roche, AstraZeneca, Sage Therapeutics, Novo Nordisk A/S et Boehringer Ingelheim.

« PETA États-Unis veut faire savoir aux investisseurs que Sanofi refuse d’arrêter d’effectuer un test qui a été discrédité et force de petits animaux à paniquer et nager en se débattant désespérément pour survivre, » affirme Dr Emily Trunnell, neuroscientifique pour PETA États-Unis. « Sanofi doit cesser de perdre du temps et de gaspiller des ressources et adopter des méthodes modernes de recherche sur la dépression, sans animaux et pertinentes pour les humains. »

Lors des tests de quasi-noyade, les expérimentateurs administrent des substances à tester à des souris, à des hamsters ou à d’autres petits animaux, puis ils les placent dans des béchers remplis d’eau dont ils ne peuvent s’échapper, soi-disant pour en savoir plus sur la dépression chez l’humain. Les scientifiques ont vivement critiqué ce test, estimant qu’il s’agissait d’une méthode d’évaluation de la dépression inefficace, et que son utilisation pourrait même exclure de nouveaux médicaments susceptibles d’être efficaces pour l’humain. En effet, le Prozac, l’un des antidépresseurs les plus populaires ne donne pas de résultats fiables lors du test de quasi-noyade.

PETA, dont la devise dit notamment que « les animaux ne nous appartiennent pas et [que] nous n’avons pas à les utiliser pour nos expérimentations » s’oppose au spécisme, l’idéologie postulant une fausse supériorité de l’humain sur les autres animaux. Pour plus d’informations, rendez-vous sur PETAFrance.com ou suivez les dernières actualités de l’association sur FacebookX ou Instagram.

Contact :
Anissa Putois ; [email protected]

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Vous trouverez la question d’actionnaire soumise par PETA États-Unis ci-dessous :

Près de quatre-vingt-dix mille consommateurs et consommatrices ont contacté les entités PETA pour demander une politique contre l’utilisation, le financement et la commande de tests de quasi-noyade.

Pour ce test qui n’est demandé par aucune agence de régulation, les animaux sont lâchés dans un récipient d’eau. Ils nagent, essayant frénétiquement de s’échapper et d’éviter de couler. Le test de quasi-noyade est une tentative malavisée de tirer des conclusions sur l’état de santé mental des animaux pour évaluer de potentiels médicaments antidépresseurs.

De nombreux membres de la communauté scientifique affirment que le test est faillible, et il est désormais interdit dans certains domaines. Même le Prozac, l’un des antidépresseurs les plus populaires ne donne pas de résultats fiables lors du test de quasi-noyade.

Sanofi et sa filiale Genzyme ont utilisé plus de 1 500 petits animaux (803 souris et 706 rats) lors des tests de quasi-noyade pour tester quinze mélanges expérimentaux depuis le milieu des années 1990. Aucun de ces médicaments n’a été approuvé pour utilisation par l’humain.

Quatorze autres entreprises, y compris dix des plus grandes entreprises pharmaceutiques au monde, se sont engagées à arrêter les tests de quasi-noyade.

Compte tenu des problèmes éthiques et scientifiques posés par ce test, du fait qu’il n’est pas obligatoire pour tester des médicaments et du fait que son utilisation par l’entreprise n’a mené à aucun médicament commercialisé, quand le public peut-il s’attendre à ce que Sanofi cesse de l’utiliser ou de le financer ?