Le commerce des animaux de compagnie

Le commerce des animaux de compagnie traite les animaux comme des marchandises rentables qui sont produites en masse et vendues à des fins lucratives. Les animaux sont couramment privés de socialisation, d’exercice et même de soins vétérinaires de base dans cette industrie cruelle et avide.

Pire encore, le commerce des animaux de compagnie encourage le public à considérer les animaux comme des achats impulsifs, comparables à des accessoires de mode que l’on achète sur un coup de tête et que l’on jette lorsque la nouveauté s’estompe, plutôt que comme des êtres doués de pensées et de sentiments qui méritent amour et respect.

Au lieu de soutenir cette industrie contraire à l’éthique, les personnes à la recherche d’un nouveau compagnon animal pourront facilement trouver leur âme sœur féline ou canine dans l’un des nombreux refuges qui regorgent d’animaux adorables et adoptables ayant désespérément besoin d’un bon foyer.

L’élevage à but lucratif dans un monde surpeuplé

Les éleveurs, les animaleries et les usines à chiots alimentent la crise de la surpopulation des animaux de compagnie en introduisant davantage d’animaux dans un monde qui croule déjà sous le nombre d’animaux non désirés. Les éleveurs vont des « professionnels », qui produisent continuellement des chiots et des chatons « de race » dans l’espoir de remporter des titres d’exposition et de gagner de l’argent en vendant la progéniture des animaux, aux éleveurs clandestins ou particuliers, qui accouplent des animaux sans discernement pour gagner rapidement de l’argent en vendant des chiots ou des chatons.

Les usines à chiots

Les « usines à chiots » traitent les chiens comme des machines à reproduire. Les femelles sont maintenues dans des cages et des clapiers minuscules et accouplées encore et encore jusqu’à ce qu’elles ne puissent plus produire de chiots. Ensuite, elles sont généralement vendues aux enchères au plus offrant ou tuées, sans jamais avoir connu un mot affectueux, une caresse ou des plaisirs simples comme se dorer au soleil ou se rouler dans l’herbe.

Les animaux nés dans ces élevages – où la priorité est donnée au nombre de chiots vendus plutôt qu’au bien-être des animaux – souffrent souvent de maladies, de parasites et de complications dues à des soins vétérinaires inadéquats (voire inexistants) et au fait qu’ils sont transportés et détenus dans de mauvaises conditions. Ils sont également plus susceptibles de présenter un comportement antisocial ou agressif. Les personnes qui ont acheté sans le savoir des animaux provenant de ces élevages ont souvent le cœur brisé lorsque leurs nouveaux compagnons souffrent de graves et douloureux problèmes de santé et meurent quelques années – voire quelques mois – après leur arrivée à la maison.

En France, la réglementation relative à la vente d’animaux en ligne est si inadéquate et présente tant de failles qu’il est pratiquement impossible d’être certain que l’animal que vous achetez ne provient pas de l’une de ces horribles installations. Les chiens sont également de plus en plus souvent importés pour être vendus en France depuis des pays où la réglementation en matière d’élevage est particulièrement laxiste.

Les animaleries

Les animaleries se procurent la plupart des chiots qu’elles vendent auprès d’usines à chiots. Les chiots sont généralement enlevés à leur mère à un âge précoce, emballés dans des caisses, chargés dans un camion ou un avion et expédiés sur des centaines de kilomètres vers des revendeurs et des animaleries, voyageant souvent pendant des jours sans nourriture, ni eau, ni aération adéquate. Les animaleries vendent les animaux à quiconque peut payer, les envoyant souvent chez des personnes non préparées, incompétentes ou même maltraitantes.

Cette situation, à laquelle s’ajoute le fait que les chiots et les chatons des animaleries sont notoirement difficiles à socialiser et à éduquer parce qu’ils ont été privés d’un contact humain régulier et affectueux, fait que de nombreux animaux achetés dans des animaleries finissent dans des refuges pour animaux lorsque les gens s’en lassent.

La vente d’animaux en ligne : une cruauté répertoriée

Les animaux ne devraient pas être traités comme des marchandises que l’on achète et vend en ligne sans réfléchir. L’échange d’animaux par le biais de forums de discussion ou de petites annonces en ligne est une transaction rapide, motivée par le profit, dans laquelle le vendeur et l’acheteur n’ont aucun compte à rendre et où les besoins des animaux ne sont pas pris en compte.

Il n’y a aucun moyen de savoir d’où viennent les animaux qui font l’objet d’une publicité en ligne, s’ils sont en bonne santé, s’ils ont subi des contrôles vétérinaires ou s’ils ont été sevrés à un âge approprié. Les personnes qui vendent ou donnent des animaux de cette manière font preuve d’un manque d’intérêt déconcertant pour le type de foyer dans lequel les animaux vont se retrouver.

Sans surprise, les histoires d’horreur abondent au sujet d’animaux acquis en ligne, puis maltraités, jetés au bord de la route ou même forcés à participer à des combats de chiens. Avec la popularité croissante de ces annonces, qui encouragent les gens à acheter ou à adopter des animaux sur un coup de tête, les taux d’abandon sont montés en flèche.

Nous avons demandé à des sites tels que Leboncoin d’agir de manière responsable : en interdisant toutes les annonces visant à acheter ou à vendre des animaux et n’autoriser que les annonces provenant de centres d’adoption légitimes. Cependant, l’entreprise se cache derrière l’argument de la légalité pour continuer à traiter les animaux comme des marchandises.

Le problème des pedigrees

En plus des pratiques cruelles courantes chez les personnes qui élèvent des animaux à des fins lucratives, l’élevage sélectif de chiens pour certains traits physiques exagérés – généralement issus d’un patrimoine génétique très restreint – a des effets catastrophiques sur la santé des animaux.

Les chiens de race sont souvent consanguins, ce qui fait qu’ils ont souvent une durée de vie beaucoup plus courte que leurs cousins de race mixte et souffrent d’affections douloureuses et invalidantes, comme un cerveau trop grand pour leur crâne ou des hanches déformées. Dans certains cas, les malformations qui empêchent les chiens de mener une vie normale sont devenues si courantes – ou sont même considérées comme souhaitables – que les animaux ont régulièrement besoin d’être opérés pour survivre. Par exemple, les shar-peis peuvent avoir besoin de liftings pour empêcher leur peau ridée de frotter contre leurs yeux et d’endommager leur vue, tandis que les carlins et autres races « brachycéphales » doivent souvent subir des opérations pour dégager leurs voies respiratoires.

Il y a aussi d’autres victimes. En raison de la forte demande de chiens « de race », de nombreux bâtards adorables se retrouvent dans des refuges, tandis que les usines à chiots continuent de forcer les mères à mettre au monde, portée après portée, des chiots de race en mauvaise santé dont les caractéristiques sont conformes à la mode actuelle.

Les animaux exotiques

Chaque année, des personnes succombent à la tentation d’acheter des animaux « exotiques » tels que des tortues, des lézards, des serpents et même des singes dans des magasins, des ventes aux enchères ou sur Internet pour les garder comme animaux de compagnie. Mais bien souvent, la vie en captivité conduit rapidement à la douleur et à la mort pour ces animaux, qui souffrent fréquemment de malnutrition, d’un environnement non naturel et inconfortable, de solitude et du stress écrasant du confinement.

Dans le commerce des animaux exotiques, de nombreux animaux n’arrivent même pas jusqu’au magasin. Ils peuvent mourir du traumatisme d’avoir été piégés et arrachés à leur environnement naturel, au cours d’un transport long et épuisant ou par négligence et mauvais traitements alors qu’ils passent entre les mains d’un marchand sans scrupules après l’autre.

Comme les propriétaires sont souvent mal préparés ou incapables de s’occuper d’animaux si loin de leur habitat naturel, de nombreux animaux exotiques risquent de mourir prématurément ou d’être abandonnés. Clifford Warwick, chef de l’unité d’enquête sur les crimes environnementaux à Western Cape, en Afrique du Sud, estime que 90 % des reptiles exportés meurent dans l’année.

« [L]es comportements liés au stress chez les reptiles sont faciles à observer. De même, des conteneurs exigus et mal conçus et une absence quasi-totale de prise en charge des besoins biologiques les plus élémentaires révèlent l’ignorance inquiétante, à la limite de la stupidité, de ceux qui exposent et vendent ces animaux extrêmement sensibles. » – Clifford Warwick, biologiste et spécialiste du bien-être des reptiles

Ce que vous pouvez faire

  • N’achetez pas – adoptez ! Si vous envisagez de faire entrer un nouveau compagnon animal dans votre famille, évitez d’acheter un animal auprès d’un éleveur, d’une animalerie ou d’une annonce en ligne et rendez-vous plutôt dans votre refuge local.
  • Ne participez pas à la demande malsaine de pedigrees aux caractéristiques exagérées – offrez plutôt un foyer à un adorable bâtard en bonne santé. Si vous devez absolument avoir un chien d’une race particulière, de nombreux refuges ont des listes d’attente et peuvent vous avertir lorsqu’un animal correspondant à la race de votre choix est disponible à l’adoption.
  • Faites toujours stériliser vos animaux de compagnie afin de lutter contre le problème des animaux sans abri.
  • Boycottez les événements tels que Le Salon du Chiot ou Animal Expo, qui sont organisés par des éleveurs et tentent de donner une image glamour de chiens de race en mauvaise santé.